Communiqué de Nicolas BOISSEL Président Départemental CNPA-ESR des Hautes-Pyrénées
Contrairement à ce qu’on pouvait lire dans un édito et un article de la Nouvelle République du jeudi 11 juin,
actuellement, passer son permis dans les Hautes-Pyrénées prend plus de temps qu’avant le confinement. Donc il y
a bouchon en perspective.
Le CNPA-ESR tient à apporter un démenti formel à la présentation idyllique de la situation des examens dans
notre département telle que rapportée dans la presse locale.
En effet, les candidats et leurs familles vont être surpris d’entendre les professionnels des écoles de conduite leur
annoncer des délais d’attente rallongés de trois mois en moyenne par rapport à la situation avant confinement.
Comment pourrait-il en être autrement ? Certes les écoles de conduite n’ont pas fonctionné pendant le
confinement et n’ont pas formé de conducteurs pendant ce laps de temps mais il a suffi de quelques heures de
formation pour que les candidats qui devaient passer à partir de la mi-mars soient de nouveau prêts pour l’examen.
De plus, dans les Hautes-Pyrénées, environ 30 % des candidats qui se présentent à l’examen sont issus de la filière
conduite accompagnée (Cf. Bilan des examens du permis de conduire 2018 publié en février 2020). Ainsi, dans une
école de conduite qui présente 12 candidats par mois, 4 sont issus de la conduite accompagnée. Et ils finalisent
rapidement leur cursus pour se présenter à l’examen.
A cela s’ajoutent les conditions sanitaires à mettre en œuvre pour les examens. Seulement 11 candidats au lieu de
13 sont ainsi examinés chaque jour par inspecteur. Donc les droits habituels de chaque école de conduite sont
diminués mathématiquement de 15 %.
Enfin la période estivale qui arrive est synonyme chaque année d’une forte tension sur le nombre de places
disponibles. Comme chaque été, les inspecteurs des permis vont prendre des congés. Dans l’exemple de l’école de
conduite qui disposait de 12 places mensuelles avant confinement, elle en dispose en ce moment plutôt de 9.
Plus de candidats et moins de places, forcément ça passe moins bien.
Nous ne mettons absolument pas en cause le travail effectué par la déléguée au permis pour organiser au mieux la
reprise. Nous avons de plus la chance d’avoir tous les inspecteurs sur le pont. Professionnels et services de l’Etat
collaborent en bonne intelligence pour permettre aux jeunes de passer au plus vite leurs permis. Cependant, le
bureau éducation routière des Hautes-Pyrénées fait avec les moyens qui lui sont alloués par l’Etat. Et ceux-ci sont
utilisés au maximum de leurs capacités actuellement.
C’est la raison pour laquelle le CNPA a écrit au ministère de l’intérieur pour lui soumettre des propositions à
mettre en œuvre dès cet été pour lever l’obstacle pour l’accès au monde du travail des jeunes :
– Faire appel aux retraités inspecteurs du permis de conduire qui seraient disponibles pour renforcer les
effectifs.
– Créer des places d’examens supplémentaires en permettant aux inspecteurs de les faire passer le soir en
semaine.
– Réduire le temps de l’examen B pour le passer à 20 min, en externalisant le parcours autonome, les
vérifications ainsi que la manœuvre au niveau des écoles de conduite, ces points ne relevant pas du cœur
de la sécurité routière.