L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée et la tendance est loin de s’inverser. Un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) prévient que les températures mondiales vont probablement continuer à augmenter, au point que la décennie actuelle s’annonce comme la plus chaude jamais enregistrée.
Selon la mise à jour annuelle et décennale de l’agence onusienne, basée à Genève, la planète devrait connaître des températures de 1,2°C à 1,9°C supérieures aux niveaux préindustriels (1850-1900) au cours des cinq prochaines années. De sorte qu’il existe une probabilité de 80 % que le record de chaleur de l’an dernier soit à nouveau battu d’ici 2029.
Franchissement de seuils critiques
En 2024, l’OMM estimait la hausse de la température moyenne de la planète entre 1,34°C et 1,41°C. L’agence prévoit désormais que le réchauffement moyen sur 20 ans, pour la période allant de 2015 à 2034, atteindra 1,44 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Le rapport indique qu’il y a 70 % de chances que la moyenne quinquennale elle-même dépasse le seuil de 1,5 degré fixé en 2015 comme l’une des limites à ne pas dépasser dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat.
L’OMM précise cependant que cet accord se réfère à des moyennes à long terme, sur deux décennies, ce qui signifie que le seuil n’a pas encore été franchi.
Toutefois, ces pics à court terme sont des signes avant-coureurs d’une crise climatique qui s’accélère.
Les prévisions concernent également les précipitations et leurs impacts régionaux. Des conditions plus humides que la moyenne sont notamment attendues dans le Sahel africain, l’Europe du Nord et l’Asie du Sud. À l’inverse, la région de l’Amazonie pourrait connaître une sécheresse persistante.
Le réchauffement de l’Arctique accélère
La tendance est encore plus préoccupante dans l’Arctique. La température moyenne dans la région entourant le pôle Nord au cours des cinq prochains hivers (de novembre à mars) devrait dépasser de 2,4 °C la moyenne enregistrée entre 1991 et 2020, soit plus de trois fois et demie l’augmentation de la température moyenne mondiale.
Les glaciers devraient continuer à fondre, en particulier en mer de Barents, de Béring et d’Okhotsk, contribuant ainsi à l’élévation du niveau des mers et à la perturbation des conditions météorologiques dans le monde entier.
Alors que le monde entre dans cette période critique, l’OMM appelle à une action climatique pour prévenir un réchauffement encore plus dangereux dans les décennies à venir et maintenir le réchauffement à long terme en dessous de la limite de 1,5°C.