Alors que le Liban pleure les victimes d’une vague de frappes aériennes israéliennes qui auraient fait des centaines de morts, des agences de l’ONU ont mis en garde mardi contre un retour aux « jours sombres de 2006 » lorsqu’une guerre à grande échelle a éclaté, appelant à une désescalade urgente et à la protection des civils.
S’exprimant depuis Beyrouth au lendemain de la « pire journée depuis 18 ans » au Liban, la Représentante adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans le pays, Ettie Higgins, a déclaré que si la violence ne cesse pas, les conséquences pourraient être « inadmissibles ».
Les frappes israéliennes de grande envergure menées lundi en représailles aux attaques du groupe armé Hezbollah ont tué au moins 492 personnes, dont 35 enfants et 58 femmes, selon le ministère libanais de la Santé. 1.645 autres ont également été blessées dans tout le pays.
La porte-parole du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH) Ravina Shamdasani s’est inquiétée de la « forte escalade » des hostilités entre Israël et le Hezbollah et a appelé toutes les parties à « cesser immédiatement la violence et à assurer la protection des civils ».
Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre dernier, les tirs transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah se sont intensifiés, déplaçant des dizaines de milliers de personnes en Israël et dans le sud du Liban. La situation s’est encore aggravée la semaine dernière, lorsque des dizaines de personnes au Liban ont été tuées et des milliers blessées par l’explosion de bipeurs et de talkies-walkies utilisés par des membres du Hezbollah. Au cours du week-end, le Hezbollah aurait lancé 150 roquettes vers le nord d’Israël.
« Toute nouvelle escalade de ce conflit sera absolument catastrophique pour tous les enfants du Liban, et en particulier pour les familles des villes et des villages du sud et de la Bekaa, dans l’est du Liban » qui ont été forcées de quitter leurs maisons, a insisté Mme Higgins de l’UNICEF. Elle a souligné que les nouveaux déplacés s’ajoutaient aux 112.000 personnes déjà déracinées depuis octobre dernier.