Opinion de la députée NFP LFI Sylvie Ferrer “Ce 26 mai 2025 : le jour où le Gouvernement a inventé le 49.3 parlementaire !
La loi « Duplomb » censée « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » sera adoptée sans débat démocratique par un tour de passe-passe inédit : en déposant un rejet sur son propre texte, le rapporteur de la loi permet à son texte d’être voté dans quelques jours sans aucune considération pour l’opinion publique mais par sept député·es et sept sénateur·rices réuni·es à huis clos en commission mixte paritaire (CMP). En vérité, le gouvernement a eu peur de mettre sur la place publique les régressions environnementales que contient cette proposition de loi.
Sylvie Ferrer, présente en séance lors du vote, est loin de rester indifférente à la situation économique que traverse une large majorité d’agriculteur·rices. Pour rappel, dans le contexte desmobilisations agricoles, le groupe parlementaire de la France Insoumise (LFI) s’était démené pour défendre des mesures fortes, favorables à un modèle agricole écologique et soutenable : mise en place des prix planchers pour les produits agricoles et conditionnement des marges des transformateurs et des distributeurs de manière à assurer un revenu digne aux agriculteur·rices, réforme du mécanisme d’attribution des aides du premier pilier de la PAC en les indexant sur l’actif agricole et non plus sur la surface afin d’encourager l’installation d’agriculteur·rices et favoriser les exploitations dont les pratiques sont plus respectueuses de la biodiversité, soutien financier aux associations de maintien pour une agriculture paysanne (Amap)… pour n’en citer que quelques-uns.
La loi « Duplomb » prend le contrepied total de ces mesures en imposant la modification des seuils des ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) qui favorisera l’agrandissement des élevages déjà intensifs au détriment de l’installation de jeunes agriculteur·rices, en réautorisant les néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles » qui empoisonneront à nouveau nos concitoyen·nes, les agriculteur·rices, les pollinisateurs et la biodiversité dans son entièreté. Elle prévoit de mettre sous-tutelle l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et de supprimer l’ANSES, qui permet d’évaluer les risques sanitaires liés aux pesticides.
Suite à la dégradation de sa permanence parlementaire dans la nuit du 15 au 16 mai par quelques agriculteur·rices de la FDSEA 65 et des JA 65, Sylvie Ferrer a bien conscience que leur position n’est pas représentative de l’ensemble des agriculteur·rices, en témoignent les nombreux messages de soutien déposés devant sa permanence ces derniers jours. Elle tient à adresser ses chaleureux remerciements à chaque personne venue par ce geste la soutenir avec son équipe, car rien ne saurait justifier des menaces et des actes d’intimidation dans une démocratie.
Sylvie Ferrer continuera avec son groupe parlementaire LFI à défendre l’indispensable bifurcation écologique de notre modèle agricole mais pour qu’elle ne soit pas vécue comme une punition par les agriculteur·rices, il faut que la puissance publique accompagne les acteur·rices du monde agricole qui y sont prêt·es. « Nous ne nous résignons pas et défendrons à nouveau notre position lors de la semaine d’examen de la loi dans l’Hémicycle. »