Le Programme alimentaire mondial (PAM) lance un appel urgent pour obtenir un accès humanitaire à la ville d’El Fasher, dans l’ouest du Soudan, où une offensive des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) entrave l’acheminement de l’aide dont dépend la survie de centaines de milliers de civils.
Selon l’agence onusienne basée à Rome, 300.000 civils pris au piège dans la capitale assiégée du Darfour du Nord, actuellement sous le contrôle de l’armée nationale, sont menacés par la famine. « Les familles sont à court d’options et de temps », alerte le PAM sur le réseau social X. « Nous attendons toujours des garanties de sécurité pour entrer à El Fasher ».
Cette crise alimentaire survient un an exactement après la confirmation officielle de la famine au Darfour et dans le sud du Soudan. Depuis lors, la situation n’a fait qu’empirer, au rythme de la guerre civile qui ravage le pays depuis avril 2023.
Mardi, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leur « grave préoccupation » face au siège imposé par les FSR à El Fasher et aux conséquences dramatiques de cette offensive. Dans une déclaration, le Conseil a rejeté l’annonce par les paramilitaires de la création d’une autorité parallèle dans les zones sous leur contrôle, jugeant cette initiative « dangereuse pour l’unité » du Soudan.
Des dizaines de civils tués
Le siège d’El Fasher par les FSR s’accompagne d’une recrudescence d’attaques meurtrières contre les civils. Le chef des droits de l’homme à l’ONU, Volker Türk, dénonce notamment « l’attaque à grande échelle » menée ces derniers jours par les paramilitaires contre la ville et le camp voisin d’Abu Shouk.
Selon les premières informations recueillies par ses services, au moins 57 civils auraient été tués le 11 août, dont 40 personnes déplacées à l’intérieur du camp. Des exécutions sommaires ont également été signalées.