« Voilà le visage d’Haïti aujourd’hui : un pays en guerre, un Guernica contemporain, une tragédie humaine ». Depuis la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le chef de l’exécutif haïtien a livré un plaidoyer sans détour. Au cœur de son intervention : l’urgence d’arracher son pays à la spirale de la violence, mais aussi la volonté de refermer deux siècles d’injustices historiques.
Meurtres, viols collectifs, famine, un million de déplacés. S’il fallait retenir une seule chose du discours de Laurent Saint-Cyr, c’est bien le constat d’une nation en guerre – « une guerre entre des criminels qui veulent imposer la violence comme ordre social et une population désarmée qui lutte pour préserver la dignité humaine ». Derrière cette formule, une réalité morbide : l’essentiel de la capitale, Port-au-Prince, demeure sous la coupe de gangs lourdement armés qui, partout dans le pays, font régner la terreur.