Devant un parterre de journalistes, Navi Pillay n’a pas pris de gants. « L’État d’Israël est responsable de quatre actes de génocide à Gaza », a-t-elle affirmé mardi dans la salle de presse des Nations Unies, à New York. Cette ancienne juge du Tribunal pénal international pour le Rwanda, qui a longtemps dirigé le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, sait ce que le mot génocide implique : l’accusation la plus grave que le droit international puisse formuler.
Commission d’enquête internationale sur le territoire palestinien
À 84 ans, la juriste sud-africaine était venue présenter ce qui sera son dernier rapport en tant que présidente de la Commission d’enquête internationale indépendante sur le territoire palestinien occupé. Le texte, le plus sévère publié depuis le début du conflit par cet organe chargé de documenter les violations graves commises en Palestine et en Israël, conclut à une politique « visant la destruction systématique de la vie palestinienne ».
La Commission d’enquête estime également que le président, le premier ministre et l’ancien ministre de la défense israéliens ont tous trois incité à commettre un génocide à Gaza, dans le cadre de que Mme Pillay qualifie d’« attaque la plus impitoyable, la plus prolongée et la plus généralisée de l’histoire contre le peuple palestinien ».
Pas de génocide au nom de la légitime défense
Mme Pillay a renchéri : « On ne peut pas commettre un génocide au nom de la légitime défense ». Selon elle, les destructions massives, les transferts forcés de population et la volonté déclarée de « changer la composition démographique » de Gaza traduisent une entreprise délibérée d’effacement.
Depuis le début de la guerre, plus de 68 000 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, selon les autorités sanitaires de l’enclave.














