Exécutions, viols, famine, villes rasées. Deux années de guerre civile ont poussé le Soudan au bord de l’anéantissement moral et humain. Avec la prise d’El Fasher par les troupes paramilitaires au cours des derniers jours, un nouveau cap dans l’horreur a été franchi.
Executions massives et viols systématiques
La principale ville de l’État du Darfour du Nord, dans l’ouest du pays, n’est plus qu’un champ de ruines. Les Forces de soutien rapide (FSR) y ont enfin imposé leur loi, après plus de 500 jours de siège, laissant derrière elles des centaines de cadavres, des hôpitaux bombardés, des familles décimées. Des témoignages crédibles évoquent des exécutions massives, des viols systématiques et des civils empêchés de fuir.
500 personnes tuées dans un hôpital
« El Fasher, qui était déjà le théâtre d’un niveau catastrophique de souffrance humaine, a sombré dans un enfer plus sombre encore », a dénoncé, jeudi, le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, devant le Conseil de sécurité. La veille, près de 500 patients et accompagnants auraient été tués dans la maternité de l’hôpital de saoudien, « le dernier exemple de la dépravation avec laquelle cette guerre est menée ».
Les civils fuient à pied vers les localités voisines de cette région en proie à la famine depuis l’été 2024. À Tawila, plus au sud-ouest, un campement saturé a vu le jour, où les organisations humanitaires parlent de « foules traumatisées » et de « corps amaigris à l’extrême ».
 
			















