Frappes croisées, installations nucléaires visées, civils pris au piège : au huitième jour du conflit entre Israël et l’Iran, la menace d’un embrasement régional — aux conséquences potentiellement nucléaires — mobilise les instances onusiennes, à New York comme à Genève.
L’heure n’est plus à la rhétorique. Alors que la confrontation prend une tournure alarmante, le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni en urgence ce jeudi matin à New York, en présence du Secrétaire général des Nations Unies, dans une atmosphère lourde de tensions et d’inquiétudes.
« Donnez une chance à la paix », a lancé solennellement António Guterres en ouverture de la séance, redoutant les conséquences potentiellement dévastatrices de l’escalade actuelle. « Le monde observe cette escalade avec une inquiétude croissante. Nous ne dérivons pas vers une crise – nous y fonçons tout droit ».
Guerre Iran Israël, déjà des centaines de civils tués
La campagne militaire s’est intensifiée depuis les premières frappes israéliennes du 13 juin. Plus d’une centaine de sites militaires et d’installations nucléaires auraient été ciblés, selon Israël, parmi lesquels les complexes de Natanz, d’Ispahan et de Khondab, ainsi que la base de missiles de Kermanshah. Plusieurs grandes villes iraniennes, dont la capitale Téhéran, ont aussi été lourdement touchées. Les images de la chaîne de télévision d’État iranienne, bombardée en direct le 17 juin, ont notamment suscité une vive émotion.
En riposte, l’Iran a frappé à son tour des infrastructures civiles en Israël. Le centre médical Soroka à Beersheba, l’institut de recherche Weizmann et le complexe pétrochimique de Haïfa comptent parmi les cibles atteintes par les missiles iraniens.
Le bilan humain est tragique. En Iran, les autorités font état de 224 morts et plus de 2.500 blessés, dont 90 % de civils. Des ONG évoquent un nombre de victimes bien supérieur. En Israël, les frappes iraniennes auraient fait 24 morts et près d’un millier de blessés.