Alors que l’incertitude règne quant aux répercussions des frappes américaines menées contre plusieurs sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a lancé un appel urgent à la coopération pour permettre aux inspecteurs de l’ONU d’évaluer les dégâts.
Trois installations nucléaires d’importance – Fordo, Ispahan et Natanz – ont été visées par l’intervention américaine, en soutien à la campagne militaire israélienne entamée le 12 juin contre l’Iran. Depuis Vienne, lundi matin, Rafael Grossi a alerté sur les risques d’une escalade nucléaire incontrôlée, lors d’une réunion d’urgence du Conseil des gouverneurs de l’AIEA.
L’Iran disposerait de 400 kilos d’uranium enrichi
Quelques heures plus tôt, de nouvelles frappes israéliennes avaient ciblé des sites militaires à Téhéran et dans d’autres régions du pays. Des tirs de missiles iraniens ont également été signalés sur le territoire israélien.
« Nous devons permettre aux inspecteurs de retourner » sur place, « et de faire le point sur les stocks d’uranium, surtout sur les 400 kilos enrichis à 60 % », a déclaré Rafael Grossi. Ce seuil d’enrichissement, très proche du niveau requis pour fabriquer une arme nucléaire, dépasse largement les limites fixées par l’accord de Vienne de 2015, dont l’Iran s’est progressivement affranchi après le retrait de l’accord par la première administration Trump, en 2018.
Cette estimation de 400 kilos repose sur les calculs de l’AIEA, faute d’accès complet aux installations concernées.